Le barrage de Castillon - Le village de Castillon
Le barrage de Castillon
A la fin du 19ème siècle et au tout début du 20ème siècle, pour des besoins toujours plus importants en énergie électrique, pour l'irrigation et en eau potable, des études vont être réalisées afin d'inventorier les possibilités d'implantation de barrages sur le Verdon.
Entre Saint-André-les-Alpes et Castellane, la vallée se resserre en différents endroits. Deux de ces resserrements sont choisis pour la construction de barrages : le premier en aval du village de Castillon, le second en amont de Castellane, au lieu-dit, la Chaudanne.
En 1921, la Société Hydroélectrique du Verdon est fondée.
En 1923, une loi fixe la nécessité de créer des retenues sur le Verdon pour soutenir son étiage.
Le décret du 27 mai 1928 déclare d'utilité publique, autorise et concède les travaux d'aménagement des chutes de Castillon et de Chaudanne sur le Verdon par la Société Hydroélectrique du Verdon (S.H.E.V.). Dès 1928, les travaux sont engagés par une entreprise allemande au titre de réparation des dommages de guerre. Mais la construction de l'ouvrage commence effectivement le 1er mars 1929. 800 à 1 000 allemands travaillent sur le chantier. Des cités ouvrières sont construites : des baraques alignées comme les bâtiments d'une caserne, des coopératives, des guinguettes, des terrains de sports, des salles réservées aux cultes... Des tonnes de matériels, du crayon au plus gros engins viennent d'Allemagne.
En 1932, les travaux s'arrêtent : la Société Hydroélectrique du Verdon est déclarée en faillite, l'avènement d'Hitler en Allemagne met un terme au financement de la réparation des dommages de guerre.
En 1938, la concession est reprise par la société Hydroélectrique du Littoral Méditerranéen (E.E.L.M.), mais faute de crédits, seule une surveillance des chantiers est assurée.
En 1942, une loi est votée accordant des crédits pour la reprise des travaux, mais, en pleine période de guerre et d'occupation et donc de pénurie de matières premières et de main d’œuvre, les travaux ne vont pas avancer. Ils ne reprennent, vraiment, qu'en 1945. Environ 3 000 personnes, d'une vingtaine de nationalités différentes, s'activent jour et nuit, sur le chantier ; le personnel allemand revient mais en tant que prisonniers de guerre.
La loi du 8 avril 1946 nationale les moyens de production, de transport et de distribution de l'énergie électrique. C'est donc Électricité de France qui assure la fin des travaux.
Le 28 février 1948, l'avancement des travaux permet une mise en eau symbolique du barrage pour l'inauguration. L'eau monte peu à peu, sous sa nappe insidieuse, chemins, champs, arbres et village disparaissent. En juillet 1949, la retenue atteint son niveau maximum d'exploitation à la cote 880 NGF.
Un lac d'émeraude s'étend sur 10 kilomètres et couvre 500 hectares.
L'usine hydroélectrique est construite au fond de la vallée, au pied du barrage en rive gauche.
Le 18 juin 1948 la production de l'électricité est lancée.
Le village de Castillon
Petit village d'une douzaine de maisons était situé sur la rive droite du Verdon, à droite d'un éperon rocheux qui est une île aujoud'hui.
La route qui venait de St Julien du Verdon longeait la rive gauche du Verdon enjambait le Verdon grâce à un pont puis grimpait jusqu'au village.
Le 17 septembre 1922, le conseil municipal de cette commune donne un avis favorable à la construction du barrage.
Le 1er février 1948, l'école est officiellement fermée.
En 1958, la mise en eau est complète : Castillon bas (le village) disparaît sous les eaux, le hameau de Blaron est rattaché à la commune de Castellane.
Un lac s'étend sur une surface de 500 ha et une longueur de 10 km.